La Zoologie
La Zoologie
Pendant des années, l’Institut de zoologie, situé à l’angle du cours de la Marne et de ce qui est aujourd’hui l’Allée de l’École de Santé Navale, est resté désaffecté : on peut toujours voir sur Internet quelques clichés en noir et blanc de cette époque qui montrent des salles vides et des verrières endommagées. Mais tout a changé depuis qu’il est devenu Hôtel La Zoologie : une rénovation soignée qui met en valeur ses caractéristiques architecturales initiales a donné à l’édifice une seconde vie pour le plus grand plaisir des clients qui viennent y séjourner ou s’y restaurer.
L’Institut de zoologie était une annexe de la faculté des sciences et de médecine de Bordeaux où l’on formait notamment des vétérinaires. Construit entre 1900 et 1903, il a été conçu par l’architecte Jean Baptiste Ernest Lacombe à qui l’on doit plusieurs bâtiments bordelais, souvent en collaboration avec Charles Durand, l’architecte de la ville, parmi lesquels le magasin des Nouvelles Galeries et le Marché des douves. L’intérêt principal du bâtiment tient à son caractère éclectique et à la conception novatrice de l’architecture universitaire qu’il illustre de par l’usage de matériaux et d’assemblages souvent associés à l’esthétique industrielle : brique, structures métalliques et verrières.
De l’Institut d’origine, dont l’emplacement est particulier, à l’angle de deux voies, en plan coupé, on peut encore apprécier l’entrée prestigieuse, avec son grand mur pignon, ses pilastres, ses grandes arcades et le dialogue entre la pierre et la brique. Côté jardins, quelques décors sculptés ornent encore l’aile historique. À l’intérieur, le hall d’entrée a conservé ses inscriptions (« Grand amphithéâtre », « Zoologie et physiologie animale » à gauche, « Anatomie comparée et embryogénie » à droite) et la rénovation a conservé quelques éléments patrimoniaux intéressants, dont des verrières le long du couloir qui desservait les salles de classe, de belles hauteurs sous plafond, des fenêtres en arc, des paillasses en pierre que l’on utilisait notamment pour la dissection, et d’impressionnants exemples d’ossature bois/métal visibles dans certaines chambres dont des chevêtres, éléments de charpente particulièrement bien mis en valeur.
L’hôtel, classé quatre étoiles, ajoute à l’aile historique, l’aile de la zoologie (Z), deux extensions modernes, l’aile de la géologie (G) qui met le bois à l’honneur et l’aile de la botanique (B) dotée d’un mur végétal. L’établissement est davantage ouvert sur l’extérieur car l’on y accède par le parvis d’origine, gardé par deux lions, ou par l’Allée de l’École Santé Navale, une sente piétonne qui prolonge le cheminement vert de la Place André Meunier. Les espaces paysagers ont été réalisés sur le thème du voyage, en privilégiant les végétaux exotiques venus d’Afrique du Sud, d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou d’Amérique latine. Les chambres de l’aile de la géologie s’inspirent d’un nuancier de Le Corbusier ; leurs fenêtres ont des rideaux d’inspiration africaine, en véritable wax. Dans l’aile de la botanique, les murs sont ornés de superbes papiers peints panoramiques de l’entreprise girondine Ananbô. Le bar a été conçu sur le thème du cabinet de curiosités (fausses ou vraies). Le restaurant, en rez-de-jardin, offre la possibilité de réserver une table dans une salle avec cuisine ouverte, ou, à la belle saison, sur la terrasse. Le spa de luxe a tout pour dépayser et délasser avec son ambiance jardin tropical. Enfin, le roof top offre un beau panorama sur la ville de Bordeaux, l’église du Sacré-Cœur et les nouveaux bâtiments érigés au voisinage de la gare. Un lieu où certes tout le monde n’a pas les moyens de dormir, mais où l’on peut aller déjeuner ou prendre un verre entourés de beaux objets ou de plantes luxuriantes. À découvrir !
