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Les repères de la ville de bordeaux : chapitre 1

Les repères de la ville de Bordeaux

Bordeaux est généralement décrite comme une ville basse, même si avec le XXème siècle sont apparus les grands ensembles et si l’ère Juppé a favorisé l’habitat collectif – certes de moindre hauteur - aux fins de la densification urbaine.

Il reste que dans de nombreux quartiers, rares sont les bâtiments qui se détachent nettement du bâti alentour, si rares qu’ils deviennent des repères, des phares urbains. J’inaugure la série d’articles que je souhaite leur consacrer avec un édifice qui surgit de son paysage d’échoppes de façon un peu surprenante comme si une main fantaisiste l’avait casé sur son site étroit comme on pose des maisons et des hôtels au Monopoly. Il s’agit de l’église du Sacré-Cœur située au confluent des quartiers Nansouty et Saint-Jean.

Qu’en dire brièvement ?

C’est une église votive, comme le Sacré Cœur de Montmartre, édifiée en pénitence de la guerre de 1870. Elle a surtout répondu au souhait de créer une paroisse dans un quartier d’ouvriers et de cheminots à proximité de la gare du Midi. Et son architecte bordelais, Jean-Jules Mondet, lui a donné un style romano-byzantin à la fin du XIXème siècle.

Ce qui la distingue surtout, c’est la hauteur de ses tours-clochers élancées et couronnées de dômes. Faute de moyens financiers, il n’a pas été possible à l’époque d’acheter suffisamment de terrains pour détruire l’ilot qui entoure l’église et mieux la mettre en valeur. Ce grand bâtiment est donc un peu incongru dans son contexte immédiat, un parvis peu profond, et, sur le côté, un square où les riverains viennent s’asseoir sur des bancs ou jouent aux boules. On peut l’apprécier – et faire une belle photo de sa façade - dans l’axe des rues Roger Mirassou et Buchou et si l’on se promène à proximité, il arrive que les clochers surgissent dans le champ de vision sans que l’on s’y attende.

D’ailleurs, les hautes tours – peu connues, me semble-t-il, peut-être mal aimées - ont leur heure de gloire lorsqu’on entre dans Bordeaux par la Bastide, sur le boulevard Joliot Curie, en route pour le Pont Saint-Jean. Elles semblent vous attendre de l’autre côté de la Garonne, avec un petit côté oriental, presque comme un mirage (mais prudence … n’allez pas créer un accident en filant vers elles dans le soleil du soir !).

L’hiver, lorsque les arbres de la ville ont perdu leurs feuilles, si vous vous placez devant le TNBA, vous les aurez aussi à l’horizon. Et pour voir l’église en majesté, le quartier Amédée Saint Germain, et bien sûr tout le périmètre de Bordeaux Euratlantique à Belcier, rien ne vaut le nouveau parking de la gare rue des Terres de Borde, dont les niveaux supérieurs, alloués aux sociétés de location de véhicules, offrent un panorama à 360º au photographe. Vous voulez multiplier les perspectives ? Allez zoomer sur le quartier avec vos applications favorites, calculez les droites, les diagonales, enfourchez votre vélo, votre trottinette ou n’importe quel engin qui sillonne désormais notre espace urbain, comparez les points de vue … et vous serez rodé pour les prochains repères !

Une devinette pour finir :

Quelle est l’institution publique (petit indice : où les guides peuvent faire des recherches) qui permet, au moment même où l’on en sort, de voir deux grands repères du paysage bordelais, et pour peu que l’on s’avance un peu, un troisième. Vous trouverez la réponse dans un prochain numéro !

Les repères de la ville de bordeaux : chapitre 1