Un peu d'histoire sur le classement UNESCO
Un peu d’histoire sur l'UNESCO
C’est dans la première partie du XXème siècle, après la Première Guerre mondiale que l’on commence à envisager la possibilité de protéger le patrimoine mondial. Mais le principal déclencheur a été la décision prise par l’Égypte de construire le barrage d’Assouan, qui exigeait que l’on inonde la vallée où se trouvaient les temples d’Abou Simbel, construits par le pharaon Ramsès II. En 1959, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a lancé une campagne internationale pour sauver les temples qui seront entièrement démontés et réassemblés à l’abri des eaux.
La Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel a été adoptée en 1972, et le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978. Depuis cette date, chaque année le Comité désigne des sites à protéger en fonction d’une liste de critères.
En 2019, la liste de l’UNESCO comportait 1 121 biens culturels, naturels et mixtes répartis sur 167 États parties, et la France comptait 45 biens inscrits, dont 39 culturels, 5 naturels et 1 mixte.
Bordeaux, Port de la Lune
Bordeaux est la ville française qui compte le plus de bâtiments protégés après Paris. C’est le plus grand ensemble urbain qui ait jamais été désigné (1 810 hectares, soit pratiquement la moitié de la superficie de la ville), entre les boulevards et le croissant formé par le fleuve et les berges de la rive droite. Il faut y ajouter une « zone de sensibilité patrimoniale » au-delà de ces limites qui englobe aussi certaines communes limitrophes.
Bordeaux a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial principalement selon deux critères décrits comme suit sur le site de l’UNESCO :
« Critère (ii) : Bordeaux, Port de la Lune constitue un témoignage exceptionnel d’un échange d’influences sur plus de 2 000 ans. Ces échanges ont apporté à cette ville cosmopolite, à l’époque des Lumières, une prospérité sans équivalent qui lui a offert une transformation urbaine et architecturale exceptionnelle, poursuivie au XIXe siècle et jusqu’à nos jours. Les différentes phases de la construction et du développement de la ville portuaire sont lisibles dans son plan urbain, tout particulièrement les grandes transformations réalisées à partir du début du XVIIIe siècle.
Critère (iv) : Bordeaux, Port de la Lune représente un ensemble urbain et architectural exceptionnel, créé à l’époque des Lumières, dont les valeurs ont perduré jusqu’à la première moitié du XXe siècle. Bordeaux est exceptionnelle au titre de son unité urbaine et architecturale classique et néo-classique, qui n’a connu aucune rupture stylistique pendant plus de deux siècles. Son urbanisme représente le succès des philosophes qui voulaient faire des villes un creuset d’humanisme, d’universalité et de culture. »
Pour protéger cette valeur patrimoniale exceptionnelle, la ville de Bordeaux a adopté un Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) en 1988 révisé ensuite à plusieurs reprises. L’idée est de préserver tout en autorisant un développement contrôlé des quartiers historiques pour ne pas muséifier la ville.
Le classement UNESCO a contribué à donner à Bordeaux une stature internationale déjà largement obtenue grâce à la richesse de son vignoble. Avec un très grand nombre d’édifices classés ou inscrits aux Monuments Historiques, dont 3 édifices religieux inscrits au Patrimoine Mondial depuis 1998 au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle, elle attire les touristes du monde entier qui viennent admirer sa beauté architecturale, la majestueuse courbe de la Garonne, la belle luminosité qui attire chaque année des équipes de tournage et son art de vivre raffiné.